S’agit-il de la même femme à différentes étapes de sa vie ? Ou de toutes les femmes s’unissant dans un seul et même être ?

Elle passe d’une position assise, enveloppée d’étoles qui la cachent à elle-même, à une danse cosmique, nue au milieu des étoiles.

Au fur et à mesure du cycle, elle se dépouille une à une de ses capes et de ses robes, jusqu’à s’accomplir dans la vérité de son corps, s’écoulant dans le fleuve du temps, trouvant sa place debout dans le Monde.

Elle est une femme, cette femme présente en tout être humain. 

C’est un garçon, un jeune homme, un sage, un ado, un vieillard, un danseur et un fou. C’est un être qui n’a pas un âge, mais sept à la fois, qui n’a pas un visage, mais sept à la fois, qui n’a pas une qualité, ni un défaut, mais toutes les qualités de tous ses défauts et inversement. Il voyage, donc il se transforme. Il mue tout au long de sa vie. 

C’est un homme, l’homme dont les joies et les tourments traversent chaque être humain. 

Les multiples sont les autres, et les autres, ce sont des parties de moi. Donc je suis multiple.

Dédoublé, détriplé, décentré, quelle est la part de moi-même que je ne maîtrise pas ? Quelle partie a pris le contrôle des événements? Engrenage, mécanisme, attachement, dépendance, chute, je suis entraîné malgré moi parfois dans des péripéties complexes, emmêlées, entortillées, qu’il me faut simplifier, alléger.

Puis soudain, je me vois, de l’extérieur, je vois mon double, qui me salue et me demande de prendre soin de lui. Alors, tout s’éclaire, je me réconcilie avec le multiple, je vois les anges. 

Quand saurons-nous reconnaître le pouvoir des couleurs dans notre vie ?