le pape

Il a su faire de tous ces petits bouts de pas grand-chose des biens symboliques desquels il tire maintenant son autorité. Sa couronne est sertie des pierres qui trainaient sur la table du Bateleur. Son sceptre, épée ou fusil au départ, s’est changé en antenne, lien, point de réception et de transmission. Il ne fait plus la guerre, il n’a plus à protéger son territoire. Ses batailles sont de lointains souvenirs. Il a transformé sa peur en intelligence. Il a assis son pouvoir en sagesse. Et maintenant, ce sont les autres qui viennent à lui, tendant vers lui une main timide qui demande le partage. Sa main à lui, celle qui indique comme celle qui tient, est sacrée. Elle bénit, elle dit le bien, elle dit le bon. Sa parole élève les autres, petit à petit, vers ce point de savoir - la croix - qui relie toutes les connaissances en un système capable de donner et de recevoir. Il est devenu le magicien, l’alchimiste, car il a transformé les objets et les personnes autour de lui en réceptacles, enclins à recevoir ses mots, ses pensées, ses prédictions. Il fait partie des sages. 

 

Mais cette autorité incarnée l’enferme dans une cape lourde, une deuxième peau qui le camoufle, en lui assignant une prestance et une grandeur qu’il n’a pas encore de l’intérieur. Tout est encore voilé par ce manteau, qui ne révèle pas son être, mais le déforme et le coupe de l’extérieur. Cette cape fait de lui un super-héros. Mais au plus profond, il sait que toutes ces couches masquent une faiblesse. Un œil cosmique le lui rappelle : sous sa cape, au fond, le Pape est toujours un enfant.

 

 

 

 

 

 

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