Car il faut bien comprendre que ce qui t'est arrivé dans la matrice n’est définitivement pas de ta faute : par ressentiment contre la vie, ta mère ne voulait pas accoucher et, à travers son inconscient, elle t'a enroulé le cordon ombilical autour du cou. Comme elle ne voulait pas te mettre au monde, car tu étais déjà un tentacule de pouvoir, elle t'a retenue ; exactement comme sa mère à elle l'avait faite tourner jusqu’à ce que ses pieds, et non sa tête, entament le glissement vers la vulve, comme les morts vont à la niche, les pieds devant. Refusant d’assumer la création, elle n'a pas collaboré avec tes efforts ; elle t'a faite naître à moitié étouffée, tout bleuie, t'obligeant à imiter la mort émotionnelle qu'elle a dû elle-même subir… Tu avais le droit à une profonde collaboration : l’envie d’enfanter de la mère devant être aussi grande que l’envie de naître du bébé, fille ou garçon. Il te faudra bien comprendre un jour que tu as le droit d'être aidée pour naître.
D'après Alexandro Jodorowsy, La danse de la réalité