Et du ciel descend le message de l’ange : il surgit d'un nuage traversé par un rayon de soleil, ou une symphonie. C’est comme s’il appelait à lui ce corps bleu et transi de froid, cet être naissant, renaissant ou bien mort, et qui se réincarne devant ses pairs, avec la terre pour témoin.

De l’Etoile à l’ange du ciel, qui annonce l’ascension : d’un flux, d’un fluide allant du haut vers le bas, nous sommes attirés, aspirés, vers le ciel. Et nous suivons cette ligne car c’est la seule possible désormais. S’élever, monter vers la lumière, monter vers ce qui nous appelle, ne plus répondre qu’à ce message là: le jugement. 

L’être bleu, c’est peut-être le moi qui a souffert et qui décide de revivre. C’est peut-être l’enfant que chaque mois on perd dans ses menstruations et qui retourne là où il est appelé. C'est l'être qui a traversé le tunnel des tourments, qui a lutté, qui a combattu, qui s'est vu, qui s'est vaincu. L’être bleu, c’est un peu de la vie et un peu de la mort qui nous compose.

C’est moi, le jour de ma naissance, étranglée, cyanosée, à l’agonie dans mon cordon ombilical. C’est moi, chaque fois qu'une part de moi est morte, par défaut d'amour, par manque de souffle. Dernier ou premier souffle, on est toujours au premier jour du restant de sa vie. La fin du cycle est proche, sa venue est annoncée par l’ange du Jugement, imminente, c’est mon retour au Monde. 

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