Je me suis posée, dans ce petit havre de paix, mais je ne pouvais pas rester, j’ai partagé un abri d’oiseaux migrateurs, et un poêle à bois pour la chaleur, j’ai transpiré d’un coup, le feu m’a réchauffé jusqu’aux os, j’ai rencontré, j’ai partagé alors même que je n’avais rien à donner, j’ai trouvé quelques mots, car j’étais juste bien devant un regard aimant et sans jugement, une tasse de café chaud, un monsieur aux yeux très bleus, un autre aux mains tremblantes, le silence m’a appris, et le vide m’a remplie. J’ai accueilli en moi ce qui se présentait. J’étais triste, en colère, je me haïssais moi même, mais j’ai vu, dans les yeux des hommes et des femmes libres qui étaient venus là-bas comme moi, que je marchais encore.