Une perte. Une perte qui prend de la place. Un bout qui manque, mais qui est trop présent. Un paradoxe. Je suis le balcon qui a fui sa maison. Ou bien le balcon resté là, sans une façade pour s’appuyer. Pour une fois, je n’ai pas lutté. Pour une fois, j’ai accepté le trou béant qui me faisait chavirer. Je suis partie à cloche-pied, jouer à saute-mouton avec mes démons. J’ai trouvé celle qui sculpte la pierre, celui qui joue de la guitare sans les dents, ceux qui m’offrent la poudre magique du bonheur, j’ai trouvé la vierge aux bras tendus, j’ai trouvé les poules et les chats, je les ai observés, je leur ai même souri, mais j’ai tout recraché. Dégueulé. Je me suis éclatée, en mille morceaux de moi.