Aujourd’hui, nous fêtons le printemps. Nous célébrons la résurrection. Je bois à la mienne, en ruminant ma mort. Elle lit et je trouve son regard doux et rassurant. J’aimerais être les mots qu’elle dit, prendre forme de ses yeux à sa bouche, être prononcée, puis m’envoler, tournoyer au-dessus du feu et m’évaporer au creux des oreilles. Mais je suis morte dans mon coeur et dans mon corps. Plus aucun mot ne me traverse, plus aucun mot ne s’arrête en moi, à part le mot : mort, mort, mort.