Maison du Partage

Ou bien je sors en pleine nuit, pour marcher dans l’obscurité. L’autre en moi se met à arpenter une route n’importe laquelle. Un pas devant l’autre. Un pas après moi. L’autre c’est moi. Entraîné par le rythme interne de la marche sans destination, l’autre avance à travers moi, à travers bois, à travers champs, autour des étangs, le long des fossés, sous le ciel et les nuages noirs qu’entrecoupe une lune pâle, parmi les ombres et les gouttes de pluie, ne croisant pas âme qui vive. L’autre s’insinue en moi, me dépouille de ma substance pour me pousser sur la route. Et je suis ivre, ivre de noir, ivre de terre humide, ivre de lui, ivre de ses départs, de ses fuites, de ses errances perpétuelles en moi. Un pas. Puis un autre. Encore un autre. Encore une fois. Et je suis en dehors de moi, en train de me regarder marcher. Et je vois ma propre maison, occupée par un autre, possédée par l’autre en moi. L’autre qui me pousse à prendre les routes sans fin, la nuit, juste comme ça. Un pas devant l’autre. Un pas après moi. L’autre est chez moi. 

 

Abattue par des kilomètres de nuit, je rentre à la Maison du Partage. Je suis moi ou l’autre. Je ne sais pas. Ici personne ne pose de question. 

 

                                                                                                             >>

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