- le tremblement de terre a eu raison de la ville
- non c'est la dispersion qui a eu raison de la ville et tous ceux qui sont arrivés après et s'en sont emparés et l'ont achevée
- a-t-on tort de partir quand on n'a plus de raison de rester?
- a-t-on des raisons de rester quand on aurait tort de ne pas partir?
- c'est une question de sécurité on ne peut pas vivre dans un tel chantier urbain
- c'est une question de survie on ne veut pas mourir dans un charnier humain
- ceux qui le pouvaient ont fui la ville de trouille d'y rester
- ils se sont sauvés par débrouille pour subsister
- devant l'ampleur des dégâts on ne pouvait plus les laisser rentrer
- quand ils ont voulu revenir ils ont été empêchés par l'état d’urgence décrétés
- nous avons sécurisé la zone le temps de la reconstruction
- non ils ont été chassés par les chacals les vandales et les scandales
- les accès sont limités le temps des travaux
- non tout a été saccagé minutieusement pillé et ceux qui sont partis ont laissé derrière eux la ville agenouillée
- ils se sont auto-organisés et nous ne les avons pas comptabilisés
- non ils ont tenté de contenir de saisir d’accepter d’installer leur destin plus loin
- où sont-ils exactement ?
- éparpillés aux quatre coins du continent réfugiés dans une ville imaginaire qui s’appelle Tabula Rasa