newTown

arrivèrent alors les vendeurs de sommeil les faiseurs d’oseille

à grands renforts de caméras les urluberlus démocratiquement élus

les géants du G20 en costumes et drapeaux bleus

des étoiles plein les yeux

et leur cohorte de cloportes-promoteurs

toujours prompts à transformer les cataclysmes en business

prompts à réduire les actes en promesses

et en sourires télégéniques

est-ce qu'il allait neiger des anges? 

non il se mit à pleuvoir des diablotins comme des appels d'offre

des escroqueries légales tombant du ciel

tous prenaient des notes

car ici

s’expérimentait l’avenir post-immobilier de l’europe

construire une ville nouvelle

fut lucratif inespérément plus lucratif

que reconstruire un vieux tas de patrimoine culturel

en débris

et comment mieux inciter des habitants à habiter une nouvelle cité

qu’en leur interdisant légalement de reconstruire leur ville écroulée ?

qu’on paya pour y rester ou qu’on paya pour en partir

la NewTown fut vendue comme un miracle

économique anti-sismique post-traumatique

durable et écologique (elle était même compatible avec la bible)

en cas de glissement de terrain de bombardement ou de troisième guerre mondiale

les arrivistes les opportunistes

ont toujours dans leur poche

plié en quatre 

le projet magique

d'une ville flambant neuve sortie de terre comme

un lapin sort d’un chapeau

 

la newTown de Berlusconi

eut mieux fait de rester

une utopie

 

à force d’années passées à s’exaspérer et au rythme effréné des scandales

on sait au fond de soi que ce n’est pas la terre qui tremble qui fait le plus mal

mais bien les hommes des hommes puissants qui creusent des failles

on sait que ce sont ces hommes là qui détruisent les villes

 

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