Est-il possible d’aimer autant l’impossible ?
Comment accède-t-on à l’inaccessible ?
Je veux entrer mais la porte est fermée.
L’enfoncer me coûtera un bras.
Attendre qu’elle s’ouvre… Je serai peut-être déjà morte étendue sur le seuil.
Au seuil de son bon-vouloir. Seule sans l’avoir. La voir.
Nue.
Un jour. Une nuit. Une nuée de songe me traverse l’esprit, les yeux ouverts.
L’idée mensonge. L’intouchable chair. Son ombre d'air.
Pourquoi me fuit-elle ?
Pourquoi me fait-elle
Souffrir autant ?
Alors que l’amour est à portée de mes doigts, l’amour mâle. La malice des hommes m’agace. Long râle.
La mélancolie des femmes déjà prises est mon unique désir. La malchance me plait, il parait.
Prises et apprises. Par cœur, je connais le refrain, je sais la rengaine.
Me prendre les gêne. Les effraie, il parait.
Prendre mon cœur souffrant effraie les femmes.
Elles ignorent qu’au fond attend le diable qu’elles appellent en secret.
Je suis le diable.
Je suis le monstre.
On ne m’aimera donc jamais, comme j’aime.
Je serai fuie à tout jamais. Je serai une fuite sans fin, un tonneau troué. Je serai suppliciée.
Jusque quand
Attendrai-je ?
Viens à moi. Plonge dans mon inconnu. Enfonce ta main. Farfouille moi. Les yeux fermés.
Le cœur ouvert, comme une plaie.
Tu verras enfin. Tout au fond. L’origine du monde au bout de tes doigts. Mon monde. Mon immonde. Tu connaîtras.
Tu sauras. Tu seras.
Cri.
Cris.
Démence.
…