trouvaille

Je me suis forcée à vivre le chantier, à le parcourir, à l’observer, à y chercher quelque chose - une pièce chanceuse, un bout de début, un morceau d’avenir – sans savoir quelle forme ça pouvait bien avoir. Je me suis forcée à rester là, dans cet endroit où personne ne savait que j'étais, et où personne ne serait venu me chercher.

 

Je me suis forcée à me trouver, à m’y retrouver, à y débusquer une part de moi, j’ai essayé de ne pas me contenter d'une beauté communément agréée, mais de fouiller ce foutoir pour y dénicher un graal stupéfiant, une perle que personne d’autre avant moi n’avait su déterrer en ce lieu abject. 

 

Un gant de cuir, usé, solitaire, traînaît au milieu des déchets qu’il avait peut-être contribué à poser là. Des bidons vides et sales recueillaient l’eau du ciel pour diluer leur contenu huileux. Des bombonnes d’un gaz douteux étaient plantées un peu partout, comme des missiles prêts à décoller. Des lumières blanches, des fumées de poussière et des métaux en fusion jaillissaient en certains points. Partout ce n'était que fils électriques, pendouillant le long des coques et marteaux, outils de fer, jetés par-dessus-bord. Partout cette morne désolation, ce grand gâchis de pièces façonnées, usées et abandonnées, par les mêmes mains humaines.

 

J'errais, ombre vague, à la recherche d'une perle. Et je pensais: où est cette trouvaille, ce trésor, qui simplifie ? Et qu'est-ce que c'est ?

 

 

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