Journal d'une marionnettiste

19/12/2016

 

Ce texte écrit pour elle pourrait dire :

 

Qui suis-je ? Eh bien, désolée de vous décevoir mais je ne suis personne, au sens où je ne suis pas une vraie personne. Je suis une projection, tout au plus, d’une personne qui m’a sculptée, qui m’a pensée, et re-sculptée et repensée. Comme un texte, je suis faite de mots, de petits bouts de sens assemblés et qui décrivent le réel, mais ne sont pas la réalité. Et si je ne suis pas réelle, j’existe quand même ici devant vous, comme une vraie personne, lorsque vous me manipulez.

 

Et que celui qui n’a jamais été manipulé me jette la première pierre ! Et que celui qui est vraiment quelqu’un ose dire que je ne suis personne ! Car on est tous la marionnette d’un autre. On est tous et toutes une personne tout à fait spéciale pour quelqu’un, et personne tout court pour d’autres. J’essaie de dire ce qu’on a écrit pour moi, mais je ne parle que dans votre voix, votre voix à vous qui me tenez et me lisez. Et qu’est-ce qui nous tient, et qu’est-ce qui nous lie, si ce n’est ce texte, ce texte que vous lisez, et ce corps que vous manipulez ?

 

Et le texte pourrait se taire un instant.

Puis, pour conclure, il pourrait dire:

 

Comme vous, je n’existe que par mon corps et les mots qu’il porte haut et fort. Comme vous je ne possède rien d’autre que cette infime part d’univers, cet infini universel.

 

Le texte épouserait le corps, le corps épouserait le texte.  

 

 

> 20/12/2016 

 

 

Ecouter ici ou jamais sur soundcloud

 

Les derniers cris

  

Carnet dérogatoire

 

 

 

 

Jurée

 

 

 

 

Ronds poings

 

 

 

 

 

Journal d'Istanbul

 

 

 

 

 

Piraterie

 

 

 

 

Icônes 

 

 

Maison du Partage

 

 

 

 

 

arythmie