Babelle

 

 

D’après la légende de Babel

librement inspiré d'un texte de Patti Smith


i
Calomnia est échelle de communication

chaîne d’existence provinciale

visant à saigner l’auréole

encerclant les hautes légendes
Calomnia mène au repli de chair

entourant la perle

qui renferme le monde.
La perle Lingua

 

Les architectes ont échafaudé Calomnia

ils en ont lustré chaque barreau

de leurs semelles de boue

ils ont voulu salir, saisir la perle, la légende captive

Lingua

placée entre les dents d’une femme

L'urne dévouée.


Ils ont traduit l’échelle

à la lettre distordu son sens

de l’alliage des mots en fusion

est née l’incandescence : son, songe, mensonge.


Et le pouvoir d’un coup de ragot dans le dos

a été institué en loi, puis loisir, une ligne verticale

dressée vers Lingua :

une tour qui ment

 

Tourment


Matérialisation d’un bruit qu’on ne peut faire taire

empilé de sons brique après brique

un tourment, tel un temple empli de maçons-pèlerins

qui se tendrait vers la bouche de la femme qui possédait le mot.


Le plan des architectes était d’assaillir la muse

même recluse

et placée entre ses lèvres

fragile

le bout de la coquille

qui retenait la perle

afin d’en user d’en abuser.


Ils jalousaient cette femme

que dieu seul pouvait embrasser

que dieu seul pouvait épouser

et placée là cette perle de pensée tissée

aux vibrations à l'unisson de la cité.   


ii
Elle était une créature d’une trempe miraculeuse. Elle désirait avancer comme l’évolution. Ne pas prévoir mais advenir, en disant humblement le lever du soleil et son propre avènement.
Elle était l’étoile dans les cieux. Disparue, elle était encore visible. Elle était une planète. Le souffle léger de vénus dans les lambeaux d’anneaux. Elle était le tombeau du voyage – princesse prêtresse et babèle en devenir. Elle était depuis longtemps préparée à l’étreinte des mots.
Mais quand elle se trouva touchée et embouchée par Calomnia, le sursaut lui vint. La langue lui trembla et elle dut avaler le rayon des rayons.
Son. Hissons. Trahissons. A l'unisson. 
Le créateur provoqua une décharge par l’effet de son doigt ou de son vit. On ne sait par quelle extrémité de lui, tant il est grand et incontenable par les yeux. Il délogea la perle et la réduisit en poudre dont il saupoudra ensuite les plans, les architectes et le monde, ce trou à saletés.
Lingua fut lappée, soufflée, dispersée en particules de matière frémissante.


iii
Calomnia resta effritée parmi les décombres

écroulés de l’imagination des architectes

incapables

de lier les pensées en faisceaux cohérents

souvenirs chancelant

poussière dégénérée

elle semblait disparue

mais pas avant d’avoir excrété une fille

au goût anisé

possédant la clé d’une cloison de silence

une folle toupie l'idiotie errante aux terrasses des cafés

une enfant saoulée.


Les gens essaient toujours de se raccorder, certains se font les gardiens des rumeurs hivernales qui survivent au dégel des relations. Les forgeurs de ragots fabriquent leurs couteaux, artisans du métal, alchimistes tailladant le cœur codé de babel.


Ainsi cela eut lieu et cela se poursuit

un fil interminable façonné en maillons

d’une chaine d’existence communale
Le sou d’un soulier et le me d’une âme

procèdent toujours au vol de l'envol.


C’est la poussière dégénérée qui tombe d’après la légende.

 

 

 

Cris sans thème

 

 

 

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