J'ai mal aux doigts à force de découper des silhouettes. Les tarots sont en train de rentrer dans mon corps par mes doigts. Ils renaissent ainsi de moi. Le plus beau moment, c'est quand on détache le personnage du restant de la feuille. Il y a vraiment quelque chose de la naissance. La figure naît, surgit du néant, du vide noir du papier. Elle se détache de sa matrice, pour prendre vie, et autonomie. De sa gestation, il reste le détour, comme une empreinte de son passage, un souvenir d'elle en creux sur la matière, qui laisse soudain voir des horizons imaginaires.