au confluent des deux fleuves
je fis par un détour
se croiser une tour
médiévale et une dure épreuve
j'étais enfin l'ermite
fuyant ses vieilles faillites
du val d’oise aux rives de seine
j’aspirais à une vie plus saine
je fis des reliques
d’une sainte honorine
à la vénérable poitrine
des représentations plus phalliques
alchimiste je transformais
du papier en silhouettes
du vieux tabac en bon café
et de la peinture en jus de chaussette
je dévorais de mystérieux symboles
les yeux ouverts comme des paraboles
je collais des cartes sur des cartes
tournant à l’aveugle les roues de la fortune
j’enfournais tarte sur tarte
déjouant toutes les infortunes
et des bateaux m’appelaient
comme des gateaux des fruits à peler
au confluent des deux fleuves
je souriais au retour
de l'étrange chariot d’amour
j’attendais que se meuvent
et toiles et astres et corneilles
au grand tourniquet des merveilles