Un jour, je visitai le Musée de la Ville de Laon, et je découvris un Transi. Il s'agit de la sculpture en pierre d'un corps déterré un an après sa mort. J’eus alors une vision vive et nette de quelque chose de très complexe : une vie entière. C’est-à-dire que je perçus dans le corps de cet homme de pierre toute la subtilité de l'enchaînement des événements de son existence, et je les ressentis d’un coup comme des souvenirs vivants et organiques, internes à ma mémoire corporelle.
Voici, assez fidèlement retranscrit, ce que je vis et entendis :