« Toutes les personnes que nous rencontrons, que nous aimons, sont notre reflet. Elles nous ont été envoyées pour qu'en les voyant, nous corrigions nos erreurs; et quand nous le faisons, ces personnes changent aussi. Ou bien elles quittent pour toujours notre vie. »
Boris Pasternak
Je bénis le ciel des jours ensoleillés.
Je fends la bise à travers champs et forêts, je remonte le lit des rivières, je bondis sur les racines qui fendillent les chemins de terre, respirant chaque vague de plaisir qu'offre la vigueur de mon corps en vie.
Quand je rencontre des gens, j'accueille chacun sans jugement, dans son bien, et je le vois beau, et je le rends à lui-même, et il s'offre à moi.
Je ne sais que cela: je suis ici et maintenant, le monde s'étend de la pointe de mes cheveux jusqu'au bout de mes doigts, il est dans mes mains et à mes pieds, large, sur lui je suis penchée.
J'observe plus mes désirs que mes peurs, donnant des formes, des couleurs, à mes prochaines escapades. J'invente ma vie, chaque jour, pour les heures ou les années à venir (peut-être j'en suis capable).
Je peux sentir le manque d'amour, autour et au-dedans, le besoin d'amour qui rend les gens violents, qui me laisse alanguie parfois (je choisis les moments pour ça). Mais je proteste et j'appelle la joie à venir en moi, la joie et l'excitation. L'ivresse d'être vivant.
Les autres vont et viennent, je palpite encore longtemps de chacun d'entre eux.
Dans l'ombre ou le soleil.