Sur la complexité

Mais qui est-il ? 

 

Pour s'accepter, il a dû explorer son labyrinthe, examiner son moteur intérieur, en comprendre les rouages, les engrenages, visibles et secrets. Il a beaucoup souffert de sa différence, mais il n'a cessé de l'interroger, et il a toujours su que d'elle venait sa force. C'est ce trouble qui lui a donné très tôt la conscience aigue de l'autre, au sens de l'altérité. 

 

Il est une femme, principalement homosexuelle, et complexe, avec un trouble de genre: il est un homme contenu dans une femme. Ensemble, unis dans le même corps, ils ont dû lutter pour comprendre qui ils étaient et pour faire accepter cette différence. Au regard de tous et de manière simpliste et schématique, leur différence s'appelle homosexualité, parfois transexualité, mais ils savent au fond de la personne qu'ils sont à eux deux que le trouble est bien plus profond que la définition creuse qu'on y appose. 

 

Aujourd’hui, les autres en la voyant, en la fréquentant, disent d'elle qu'elle est lesbienne, et pensent qu'à ce simple titre, elle est pour le mariage homosexuel. Mais il y a au fond d'elle un être double, vraiment blasé de tous ces raccourcis. Et face à la bêtise de ceux qui la prennent à parti, elle est bien plus préoccupée par l'avenir de la culture que par l'avenir de législation sur le mariage. Les commentaires de ceux qui ne se fient qu'aux apparences la/le font doucement rire. Car l'essence de son être, comme de tout être, est ailleurs. 

 

Il se trouve que la magie de la nature humaine lui permet d'être un homme dans une femme, d'être une femme au-delà d'un homme, d’aimer une femme, sans qu’il n’y ait d’enjeu sexuel, et de faire l’amour avec un homme sans qu’il n’y ait d’enjeu affectif. Il se trouve que, chez lui/ chez elle, l’amour est bien plus qu’une question d’orientation sexuelle ou affective. C'est un cri universel et poétique dans le monde immonde. 

 

Il lui est possible de s’imaginer homme en faisant l'amour avec une femme et de redevenir une femme en couchant avec un homme. Il lui est agréable qu’un homme le baise comme un mec, ou qu’une femme la prenne comme un homme. Le cul n'est pas forcément en harmonie avec son coeur, comme le sexe avec son genre. Il y a des formes d'amour différentes, qu'aucune nuance ne suffira à définir. Avec cet être là, les étiquettes, les insultes et les fantasmes des intolérants seront toujours trop courts. 

 

Ce qu'il/elle aime, c'est la femme qu'il peut y avoir chez un homme ou l'homme qui peut se cacher dans une femme, c'est comment la part humaine qui se trouve en chacun peut sonner ou dissoner. C’est le corps et le cœur des êtres humains dans leur complexité, leur concavité, leurs sinuosités, leurs contorsions pour survivre.

 

Et ce pour quoi il/elle se battra, par-dessus tout, c’est la liberté d’aimer, et de disposer de son sexe, de son genre, de ses émotions, au-delà des conventions et des attentes de la société.

 

 

                                                                                 >>> comme les autres

 

   

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