Ce que j’aimerais vraiment savoir en revanche, c’est quelle est la part d’universel dans ma singularité ? Singularité que j’ai longtemps tue. Je souhaiterais pouvoir évaluer le nombre de personnes qui vivent et connaissent cette fracture en eux, sans jamais l’avouer. Avoir un ordre d'idée sur la masse de gens, hommes ou femmes, qui font semblant, qui s'amputent de cette part d'eux-mêmes, par peur des jugements, et qui s'empêchent de vivre pleinement leurs désirs naturels par autocensure. Je pense sincèrement que nous sommes beaucoup plus nombreux que ce que la société voudrait nous faire croire. Mais combien d’entre eux seraient prêts à tout assumer, à ne rien renier ?
J’ai l’intime conviction de ne pas être la seule à me sentir étriquée dans cette monosexualité imposée et à être de plus en plus atterrée par l’imbécillité ambiante qui règne actuellement sur le sujet de l’homosexualité.