Et dire qu'on a fait tout ça juste par amour d'une maison
qui n'existe plus,
dans l'inconscience totale du déménagement de l'égo,
et que depuis on ne fait que tenter d'habiter le souvenir de ces pièces vides.
Il faut être un vrai démuni, un sans abri,
pour ne même plus voir la porte qui mène à soi
et qui attend d'être entr'ouverte sur une autre vie,
réalité parallèle plus vraie que la fausse dans laquelle nous errons enfermé.
Pourquoi se fait-on toujours spolier, dépecer?
Parce que justement nous ne possédons rien et ne prétendons rien posséder si ce n'est le désintérêt de la possession.
Assumons, donc, de construire patiemment et de tout brûler
dans l'orgie libératrice du travail qui part en fumée.
Notre seul effort sera d'écrire, écrire dans le vent les questions que posent à ce jeune siècle ces possédés d'un autre temps, vautrés dans leur égo de démesure.