Il a marché sur le chemin sous le soleil de plomb, repoussant ses limites d'une vague zone d'ombre à l'autre, le long des champs de blé blonds.
Il a pris dans ses pieds la dureté et la sécheresse du chemin, des meurtrissures sous la voûte plantaire, l'irrégularité du bas-côté, le macadam vieilli et applati par les pneus lourds des voitures. Il a mordu la poussière, et trempé son maillot, il a frissonné au passage des voitures dans son dos.
Il l'a insultée, elle, ce dragon sans montre ni conscience qui n'est pas venu à son rendez-vous. Il l'a maudite en chemin, elle, et cette arnaqueuse beauté, ne voyant plus que ses pas l'un devant l'autre. Et il a laissé encore une fois mourir le monde dans le fossé.