hiver

Heures patientes de décembre.

Heures fiévreuses de janvier.

Heures accablantes de février.

Emmitouflée dans une tasse de cafard fumant. 

L'hiver est une brume de cheveux, une neige fondue en longues mèches de pluie.

Mon nez coule dans l'air du mauvais temps. 

Les arbres pleurent des gouttelettes sur le chemin qui éternue.

Des anges, majestueux fantômes blancs, tournent tout autour de moi en claquant du bec.

Bons cygnes? Mauvais signe? 

C'est un froid de flocon. Un froid de zéro, à la limite du tolérable.

Mes mains hibernent au fond de mes poches. Mes extrémités me monopolisent.

Des nuages de surface effleurent l'ondulante étendue de silence du fleuve.

De toutes parts, je suis encerclée d'eau froide, et de ciel blanc, entrevu au travers des branches nues.

Je frissonne: de solitude autant que d'hiver et de silence, dans cet intérieur aphone, d'où je peux hurler sans que personne ne m'entende jamais.

Les yeux dans le hublot, je ne constate aucune autre agitation que celle de mon corps grelotant: chair de poule, mâchoires serrées, muscles tendus, grinçant comme des cordes, des amarres contrariées, du dos jusqu'aux épaules du bateau. 

Je sens un tremblement intérieur, prémonitoire, tandis que le monde dégouline en toute quiétude dans le fleuve.

Je fais du feu, pour faire semblant de ne pas y penser. 

 

 

 

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